Pas responsable de la pluie quand même! (PV. Christian Bale)

La météo avait pourtant annoncée une belle journée ensoleillée et juste une faible probabilité d'averse, mais qui aurait put se douter que c'était la pluie qui aurait le dessus? Nullement Eva, puisqu'elle avait prévue une longue journée d'emplettes dans les boutiques auxquelles elle avait coutume de se rendre lorsqu'elle voulait se détendre un peu. Même lorsqu'elle n'avait besoin de rien et qu'elle n'avait aucune idée de ce qui lui ferait plaisir, elle revenait toujours les bras chargés de paquets aussitôt qu'elle fréquentait ces boutiques. Remarquez bien qu'elle n'était pas non plus une acheteuse compulsive comme bien des personnes dans ce métier, mais une journée de temps en temps elle aimait bien se gâter un peu et jeter un coup d'œil sur les nouveautés en magasin. C’était aussi une façon de se promener tranquillement en voiture et d'aboutir dans des lieux agréables. Étant donné qu'elle n'avait pas descendu le toit en vinyle de sa décapotable rouge, elle n'eut pas à se soucier des premières gouttes de pluies qui tombèrent sur son passage. La pluie avait bel et bien commencé et même si elle n'appréciait pas sortir dans des conditions semblables, elle continua son chemin puisqu'elle était, pour ainsi dire......déjà rendue à destination. Assez étrange que cette température avait passée inaperçue aux yeux des météorologues, car ce n'était pas qu'une petite averse de rien du tout, il pleuvait à boire debout. Les flaques d'eaux avaient recouverts les rues, mais Eva n'y faisait pas vraiment attention. Se cherchant un stationnement pas trop loin des boutiques où elle voulait se rendre, la jeune et jolie actrice ne se doutait sûrement pas qu'elle éclaboussait des gens qui eux...avaient déjà à endurer cette pluie abondante et froide sur leurs têtes. De toute manière, elle n'allait pas les plaindre non plus de leur sort, puisqu'elle aussi allait bientôt vivre la même expérience qu'eux étant donné qu'elle venait de trouver une place pour garer son véhicule, et qu'elle devrait quitter son abri confortable pour se faire tremper de la tête aux pieds.

Voilà qui était fait. Eva venait d'enlever la clef de contact de sa splendide voiture sport rouge et elle s'engouffra parmi les gens qui déambulaient sur le trottoir à la recherche d'un petit coin pour s'abriter. Elle n'allait pas marcher très longtemps puisqu'elle pouvait voir à quelques pas d'elle l'annonce de sa boutique préférée. Elle plaça la ganse de son sac à main sur son épaule et entreprit sa marche rapide voulant se rendre à cet endroit, qui comme de raison, allait être beaucoup moins humide qu'à l'extérieur.

Une journée ensoleillée aurait été trop demander? La pluie battait depuis plusieurs heures et Christian ne voyait pas le bout de sa journée. Il était sortit pour aller chercher une commande chez le traiteur et pour combler le tout, celui-ci ne l'avait pas encore, l'ayant appelé pour rien et l'ayant fait se déplacer sous un temps aussi horrible sans raisons. Il n'en fallait pas énormément pour que l'acteur pète un câble et la goutte, pour ainsi dire, était entrain de déborder du vase. Le jeune homme continua sa marche sur le trottoir, les pieds engouffrés dans l'eau qui commençait à se ramasser un peu dans tous les coins. Les automobiles passaient lentement, autant parce que les rues devaient être glissantes que parce qu'ils ne voulaient pas arroser les passants au passage furtif qu'ils faisaient près d'eux. Il y eut tout de même une exception à la règle. Une petite voiture rouge éclatante passa son chemin près de lui en l'arrosant sans grand ménage et en faisant de même avec le couple qui déambulait derrière lui depuis deux minutes. Une seule envie fusait en lui, et c'était celle de crier à tue tête à l'automobiliste des jurons. L'automobiliste en question s'arrêta quelques secondes plus tard, se garant près d'une boutique Chanel. Une femme. C'était certainement une femme, ça ne faisait aucun doute. Une voiture tape à l'oeil, une boutique féminine à portée, ça ne pouvait être autrement. Il se dirigea vers la voiture, les mains dans les poches et les lèvres serrées pour retenir un crie et des jurons voulant sortir à tout prix. Ce n'est qu'en voyant qui était la femme qui sortait de l'automobile qu'il calma ses ardeurs, la connaissant. Encore mieux, c'était une amie. Mais amie ou non, il devait lui dire qu'elle était trop distraite.

- Tu sais qu'il est toujours possible de rouler loin des trottoirs pour ne pas arroser les passants?

Il était maintenant devant elle, mouillé de la tête aux pieds en la regardant d'un oeil mauvais, mais non meurtrier.

Avoir prévu d'avance cette averse, Eva aurait apporté un parapluie, ou encore mieux....elle serait restée chez elle, tout simplement. Elle n'avait rien contre cette température maussade et humide, mais ce n'était quand même pas le temps idéal pour être à l'extérieur sans rien pour se protéger des gouttes de pluie qui s'amusaient à la décoiffer. S'il n'y aurait eu que ses cheveux, cela aurait mieux passé, mais cette pluie mouillait aussi son joli tailleur de couleur vert kaki qu'elle portait pour la toute première fois. Portant ses yeux vers la boutique Chanel avec le désir irrésistible d'y entrer pour se réchauffer, elle détourna légèrement son regard qui devait inévitablement tomber sur une connaissance. Heureuse de revoir Christian, mais navrée de devoir retarder ce doux moment de séchage tant attendu, elle lui adressa un sourire en écoutant ce qu'il avait à lui dire. Tout à fait en accord avec les propos de son ami, elle s'empressa d'ouvrir la bouche pour argumenter à son tour.

'' Tu sais bien qu'on ne peut pas demander aux automobilistes d'avoir un peu de respect pour les piétons, ce serait trop demandé puisqu'ils se pensent les maîtres des rues. ''

Maintenant que la distance entre eux avait quelques peu diminué, elle remarqua le regard....comment dire....le regard menaçant de Christian, elle comprit qu'il avait été moins chanceux qu'elle puisqu'il avait été l'une des victimes de ces médiocres conducteurs.

'' Je vois maintenant ce que tu voulais dire. Un chauffard a osé t'arroser de la tête aux pieds et en plus, sans s’excuser! Je sais, c'est vraiment désagréable de devoir subir ce genre d'affront. Une grande chance pour moi que je n'étais pas à tes côtés lorsque cet incident s'est produit, car j'ai bien assez d'avoir à endurer cette pluie. Mais dis-moi, quel beaux temps t'amènes par ici? Oui....C’est vrai que ce n'est peut-être pas un temps favorable à sortir, à bien y penser.''

Eva lui fit un gentil sourire plein de compassions tout en détournant son regard accusateur vers les automobilistes qui passaient dans la rue.

Eva avait toujours eut ce petit 'On ne sait quoi', qui faisait qu'on ne pouvait pas rester en colère contre elle plus de quelques minutes. Mais les minutes n'étaient pas encore toutes écoulées pour l'acteur, qui était toujours dans une rage indescriptible. Il n'était pas violent, mais les paroles pouvaient fusées rapidement et blesser les autres quand il ouvrait la bouche dans cet état d'âme. La jeune mexicaine ne se pensait pas seulement la reine de la rue, mais aussi des excuses. Elle ne comprenait pas une seule seconde que c'était d'elle dont était entrain de parler Christian. Il ne désirait pas lui faire un dessin, mais n'allait pas se gêner pour lui montrer et expliquer ce qu'il avait voulu dire, d'un ton bête s'il le fallait pour qu'elle comprenne où il voulait en venir. Elle avait gâché le reste de sa soirée. La début n'avait pas été brillant, mais elle avait éteint le peu de lumière qui restait de sa bonne humeur non naturelle. Elle tournait le couteau dans la plaie en lui démontrant qu'elle était sèche, elle.

- Il aurait été difficile pour toi de te faire arrosée si tu avais été à mes côtés. Si tu vois où je veux en venir!, commença t-il sur un ton moins amical.

- C'est TOI qui m'a arrosé, avec ta voiture rouge sang.

Elle n'était pas rouge fraise, ou cerise. Elle n'était pas, également, rouge pomme ou comme sur le beau costume du Père Noël. C'était un rouge batard qui tapait sur les nerfs et aveuglait les yeux pour un bon moment.

- Je suis sorti à cause d'un imbécile qui s'était trompé de commande en pensant que la même était arrivée, ce n'était, dieu m'en préserve, pas le cas, avant de me faire arroser pour une femme que je ne nommerai pas, qui ne sait pas conduire et est tout aussi imbécile et toi? Tu voulais laver les gens avec l'eau qui était tombée dans les rues?

Il y allait un peu fort avec elle, mais il se n'était presque plus en colère maintenant. Si elle ne continuait pas sur sa lancée et faisait l'idiote qui ne comprenait pas ce qu'il désirait lui montrer, alors là, peut-être que la colère allait refaire surface. C'était le seul vrai sentiment qu'il montrait aux autres, quand il ne tournait pas de films.

Un sourire ravissant se fit remarquer sur le visage d'Eva, qui dura seulement jusqu'à la phrase fatidique. Selon les dires de Christian, elle était responsable du malheur qui l'accablait présentement. Ce malheur n'était pourtant pas quelque chose de catastrophique qui l'empêchait de fonctionner normalement dans la vie, mais lui semblait le penser. Le ton de voix qu'il employait pour lui parler était assez direct, et s'il avait eut des couteaux à la place de ses yeux, elle se serait fait tuer depuis longtemps. Écoutant silencieusement tout ce qu'il avait à lui reprocher, Eva sentit soudainement un urgent besoin de mettre les choses aux claires avant qu'il n'aille plus loin. Non, mais quand même....il venait tout de même de la traiter de mauvaise conductrice, ainsi que d'imbécile! Elle appréciait beaucoup Christian, mais elle aimait encore plus le respect.

'' Voyons, voyons...il ne faut pas t'énerver pour si peu! Avant de m'accuser, te rends tu compte de combien de voiture rouge il a put passer dans la rue en même temps que moi. Fait juste regarder n'importe où à l'entour d'ici, tu dois bien t'apercevoir que je ne suis pas la seule qui conduit une voiture rouge. Es-tu vraiment certain que ce sois MOI la coupable de tes vêtements trempés?''

Sûre de ce qu'elle venait d'insinuer, Eva tourna la tête vers la rue en question, tout en prenant le soin de remarquer combien de voiture rouge serait dans les environs, pour se rendre compte presqu'immédiatement que seule sa jolie voiture rouge sport était là. Garée bien sagement là où elle l'avait laissé. Entourée de plusieurs voitures, certes, mais tout de même, aucunes d'entre elles avaient cette couleur flamboyante....de la couleur rouge sang, comme son ami venait de le mentionner.

'' Ah, bien tu vois! Le coupable roulait tellement vite qu'il a déjà quitté la scène du crime, sans même qu'on le remarque. Il y en a vraiment qui ont de ce toupet! C'est vraiment incroyable.''

Sachant qu'il ne fallait peut-être pas qu'elle joue trop longtemps avec les nerfs de l'homme furieux devant elle, elle reprit la parole aussitôt, après une courte respiration, pour rajouter quelques mots ce voulant plus encourageants avant de voir Christian se changer en abominable monstre.

'' Bon...ok, je suis désolée! C'est peut-être moi qui est la fautive après tout. Il pleut tellement qu'il est possible que je t'ai peut-être éclaboussé un peu sans m'en rendre compte. Tu ne vas pas me faire une crise pour ça voyons! Pour me faire pardonner, je t'invite à venir prendre un bon repas à un restaurant pas trop loin d’ici. C'est vraiment la moindre des choses.''

Sans vraiment attendre sa réponse, elle se déplaça pour se rendre auprès de lui, puis par la suite, lui prendre le bras, mouillant ainsi, encore de plus belle, la manche du haut de la tenue vestimentaire du jeune homme.

'' Voilà, comme ça tu as eu une mauvaise journée? C'est vrai que de sortir à ce temps, et de plus, pour une erreur! ...C'est vraiment très déplaisant. Moi, j'avais prévu prendre un moment de cette journée ensoleillée pour aller faire quelques achats. Oui...c'était bien avant que tombe toute cette pluie sur nous, qui est en plus assez abondante. Tu as une idée du restaurant où tu voudrais aller manger?''

Eva n'était pas entrain d'arranger les choses. Plus elle parlait, plus elle les empirait. Après, elle allait affirmer qu'elle n'était pas non plus responsable de la pluie? Christian voyait déjà Eva chez elle, dans sa chambre, assisse dans un cercle dessiné soigneusement sur le sol. C'était une fille perturbante, alors il n'avait pas de mal à la voir faire de petites incantations en secret pour qu'il y ai une averse pendant la journée. Une sorcière, c'était la meilleure définition qu'il pouvait lui trouver. Christian était vraiment dans une rage folle, mais essayait encore de se contrôler pour ne pas crier après elle. S'il faisait une crise en pleine rue, cela n'allait l'avancer à rien et seulement à faire parler de lui comme un homme colérique. Il avait déjà cette réputation sur les tournages, mais ne voulait pas l'avoir encore une fois.

- Attends, laisses-moi deviner ce qui me fait penser que c'était ton automobile. Peut-être parce que de un, je t'ai vu te garer et de deux, c'est la seule automobile rouge à des kilomètres. Et rouge sang, ça ne se retrouve pas partout. Cerise oui, même chose pour un bourgogne, mais pas rouge saignant.

Renchérir n'était sûrement pas la meilleure idée que l'homme ait eu dans sa vie, mais c'était inévitable chez lui. Lorsqu'on le mettait dans tous ses états, il avait de la misère à revenir à la raison. Elle était du genre à mettre la faute sur le dos du Colonel Moutarde, dans le hall d'entrée. Tout cela, seulement pour ne pas avouer qu'elle n'avait pas fait attention avant d'arroser les gens sur le trottoire.

- Pourquoi tu ne fais pas juste t'ex....

Alors qu'il était entrain de lui dire que de simples excuses allaient faire l'affaire et améliorer la situation, elle fut plus rapidement et s'excusa à lui. Mais les excuses fut bien vite fait oubliées par la brunette, car elle changea de sujet immédiatement, comme une voleuse. Elle avait également osé ajouter qu'elle ne l'avait éclaboussé qu'un peu, comme si elle ne remarquait pas qu'il était mouillé de la tête aux pieds. Il avait beau pleuvoir, on voyait bien que c'était une automobile qui l'avait rendu ainsi, puisque l'eau des rues n'était pas très propre. En revenant chez lui, il allait devoir tout envoyer chez le nettoyeur.

- Devines pourquoi j'ai eut une mauvaise journée. Un restaurant où je vais rester au sec de préférence!

Il limitait les mots et les réponses, pour ne pas sauter à la gorge de la femme qui continuait à le mettre en colère à chaque mot. Il l'aimait bien, mais ils n'avaient vraiment pas le même caractère tous les deux.

Eva souhaitait vraiment que Christian ne s'impatiente pas trop contre elle. Elle connaissait assez bien ses sautes d'humeur et ne voulait pas être la responsable de l'une d'entre elles. Elle n'avait pas réussit à lui faire croire une seule seconde qu'un autre automobiliste était le fautif de la douche désagréable qu'il avait été obligé de prendre sur le trottoir. Mais il avait raison, une voiture rouge sanglante comme la sienne, ça ne courait pas les rues. Ou devraient-ont plutôt dire.... que ça ne roulait pas en abondance sur les routes. À dire qu'elle avait insisté auprès de son concessionnaire automobile pour avoir une automobile de la couleur d'un rouge vif, d'un rouge que l'on pouvait voir de loin. Eva n’aimait pas passer inaperçue au volant de sa splendide voiture sport, mais jamais elle n'aurait pensé qu'un jour elle serait dénoncée par cette couleur qui était assez rare. Instinctivement, elle fit un sourire montrant ses belles dents blanches à l'intention du jeune homme lorsqu'elle se rendit compte qu'il n'allait pas s'éterniser sur le sujet. C'était certain qu'il aurait continué sur son air d'aller et la blâmer de tous les problèmes du monde, mais elle avait été plus vite que lui et avait réussit à lui adresser ses plates excuses. Des excuses, qui se voulaient à la fois sincères et rapides, car il fallait coûte que coûte que la bonne entente refasse surface entre eux, puisque présentement c'était plutôt sombre comme ambiance. Oui, sombre...mais pas à cause du temps pluvieux.

À sa demande de deviner pourquoi il avait eut une mauvaise journée, Eva le regarda en arquant un sourcil pour montrer qu'elle réfléchissait à sa question avant de pouvoir lui répondre le plus naturellement possible:

'' Je crois savoir la raison, bien entendu, mais à force d'y penser tu n'arriveras pas à mettre un sourire sur ton visage, et la bonne humeur te vas si bien. Tu vois, moi je suis heureuse et même si je suis trempée comme un canard dans l'eau.''

Tenant toujours le bras de Christian, elle s'éloigna un peu pour comparer les vêtements mouillés de son ami d'avec les siens. Voyant qu'il était beaucoup trop trempé pour pouvoir continuer sur ce sujet, elle renchérie au plus vite:

'' Aucune importance, ce n'est pas nécessaire de savoir lequel des deux est le plus maladroit pour s'être jeté sous la pluie sans se protéger. Oui, bon...je n'insiste pas, de plus, je crois que le silence me serait conseillé. Ne t’inquiète pas, je vais t'amener à un endroit sec avant que tu n'attrape une pneumonie.''

Remarquant un gentil petit restaurant de l'autre côté de la rue, Eva tira légèrement sur le bras de Christian pour qu'il avance en même temps qu'elle. Entraînant doucement le jeune homme à ses côté, elle descendit le trottoir en déposant son pied dans la rue sans voir la voiture qui roulait à toute vitesse dans leur direction.

Citation :: '' Je crois savoir la raison, bien entendu, mais à force d'y penser tu n'arriveras pas à mettre un sourire sur ton visage, et la bonne humeur te vas si bien. Tu vois, moi je suis heureuse et même si je suis trempée comme un canard dans l'eau.''

- Oui, mais je n'ai jamais insinué qu'un canard trempé qui sourit, c'était joli. C'est plutôt semblable à quelque chose sur quoi on tire au fusil pour faire du sport. Tu vois mon point de vue?

Il n'avait aucun pistolet en sa possession. S'il en avait eut un, il n'aura jamais tiré sur elle, mais sur sa voiture, c'était autre chose. Un beau petit troue d'aération près du moteur. Christian se changea les idées, essayant de penser que le tout n'était pas bien grave et qu'il allait bien vite être sec, mais Eva en rajouta, en le traitant de maladroit. Mais qu'est-ce qu'elle avait donc à lui reprocher ses propres erreurs? Ce n'était pas supportable! Il avait la grande envie de la pousser devant une voiture en marche, mais voir les manchettes dire qu'il était un assassin le lendemain ne lui tentait guère. De plus, sa fille aimait bien Eva, alors il devait la laisser vivre au moins pour cette raison.

- Oui, si tu n'as pas envie que je te coupe la langue, tais-toi au plus vite.

Christian avait-il un couteau suisse dans sa poche de pantalon? Mais oui! Mais non, il n'allait pas l'utiliser même si la tentation était bien grandissante. Comme si Dieu avait entendu ses prières et s'était dit qu'il allait épargner la jeune femme d'une mort atroce, une automobile roulant à toute vitesse se dirigea vers eux, alors qu'Eva semblait vouloir passer. L'acteur lui prit les épaules, pour qu'elle arrête d'avancer, mais la voiture eut tout le temps de l'arroser de la tête aux pieds. Maintenant, on pouvait dire qu'ils étaient égaux. Christian la retourna, face à lui, sourire aux lèvres.

- Maintenant je suis heureux. Qu'elle belle soirée! Tu ne trouves pas? Tu sais quoi? Il ne faudrait pas trop se presser pour allé se sécher. On peut aller se promener pendant une bonne heure avant d'aller manger. Suis-moi!

Christian s'amusa au même manège qu'elle lui faisait subir depuis quelques minutes, la prenant par le bras pour la diriger et faisant exprès pour s'attarder près des rues, au cas ou une âme charitable aurait encore envie d'arroser la demoiselle.

Eva effaça immédiatement son beau sourire, qui pourtant avait été dessiné sur son visage pour détendre un peu l'atmosphère, pour laisser place à un visage complètement étonné. Elle aurait eut l'air complètement idiote de lui offrir un sourire radieux, quand il prit la peine de lui dire: qu'un canard souriant n'était pas nécessairement joli. Pas facile de plaire à tout le monde, et encore moins quand la personne avec qui on parle nous fait des sous entendus menaçants. Du moins, c'est ce qu'Eva eut l'impression quand Christian en vint à parler d'un fusil et de sport, mais tout cela, contre le pauvre petit canard. Croyant qu'il avait tout dit, et que maintenant il pourrait enfin oublier l'incident, l'acteur la menaça maintenant de lui couper la langue si elle ne se taisait pas. Difficile de rajouter un seul mot après ça...vous ne pensez pas?

Dévisageant gentiment le jeune homme, elle attendait qu'il lui dise qu'il n'était pas sérieux, qu'il avait voulu faire un peu d'humour, mais visiblement ces mots ne venant pas à sa bouche, elle devait se rendre rapidement compte qu'il était très sérieux. Bon...aucune importance, le repas allait lui rendre son sourire c'était certain. Il devait être affamé, voilà tout! Un ventre vide n'apporte pas nécessairement la bonne humeur. Patientant en croyant qu'il allait au moins trouver une conversation agréable le peu de temps qu'ils mettraient à se rendre au restaurant, de l'autre côté de la rue, il en vint à faire quelque chose de très grossier. Ah ça oui... très grossier! Mais quel gougeât. Ressentant l'eau dégouliner tout le long de son corps maintenant gelé, elle haussa la voix avant même de réfléchir aux mots qu'elle allait lui dire.

''NON MAIS TU ES MALADE OU QUOI? TU SAIS QUE LE TAILLEUR QUE JE PORTE EN CE MOMENT M'A COÛTÉ UNE FORTUNE? ET IL EST FINIT ET MOI RUINÉE! JE TE DÉTESTE!''

C'était difficile pour Eva de pouvoir reprendre un peu ses esprits, il avait tout de même eut un sacré culot de lui faire un coup pareil. C'était une vengeance complètement gratuite. Une vengeance maladive de sa part. Et en plus, elle venait de l'inviter au restaurant. Ahhh la belle gaffe! Croyant qu'il avait au moins finit son petit manège, il la prit par le bras et la traîna en disant qu'il retarderait d'une heure leur repas et tout cela, juste pour assouvir sa vengeance démoniaque. Il la dirigeait directement près des véhicules qui passaient à toute vitesse et qui s'amusaient inconsciemment à l'arroser le long de leur passage.

''Tu sais très bien que moi c'était un accident. C'est cruel ce que tu fais. Je vais ressembler à un chihuahua mouillé. CRUEL!''

-Si je sais qu'il coûte une fortune? Mais je le sais très bien. Dommage, tu devras l'envoyer chez le teinturier, c'est tellement triste. Mais bon, tu as les moyens, tu es célèbre après tout, tu peux même te payer une automobile de l'année, alors une note de teinturier, ce ne sera pas grand chose. On ira ensemble puisque mon costume est fichu lui aussi.

Christian ne mentait pas en ce moment, il était véritablement beaucoup plus heureux que quelques minutes auparavant. La vengeance ne payait pas et c'était une phrase dont il était tout à fait conscient, mais la justice oui. Il avait les habits fichus, elle aussi. Eva avait l'air de paniquer en pensant que toutes les voitures allaient l'arroser, mais ce n'était pas le cas, Christian faisait exprès pour donner cette apparence, sans pour autant l'approcher trop des automobiles qui passaient en furie.

-Sois un peu reconnaissante! Je t'ai sauvé la vie. Si je ne t'avais pas stoppé, le conducteur fous t'aurait écrabouillé, alors ne viens pas faire ta petite nature. Un habit contre la vie, c'est fort équitable. Mais je comprend ta peine, moi aussi j'aimais beaucoup ma chemise blanche, qui est maintenant grise, par la faute d'une automobiliste folle du volant.

C'était Eva Longoria, donc il allait faire un petit effort et prendre sur lui. Il avait déjà réussit à la mettre en colère, donc c'était un début fort raisonnable. L'ancien Batman se contenta de cette petite joie en la retournant face à lui, la ramenant directement sur le trottoir, loin des voitures et éclaboussures.

-Je peux te jurer que même si j'ai adoré que tu te sois fait éclabousser par une voiture, ce n'était pas mon intention, je voulais juste que tu ne te fasse pas heurter par un énorme carrosse en fer, cendrillon. Donc je dirai qu'on est quitte. Maintenant, on peut aller au restaurant si tu le souhaites, mais seulement si tu ne passes pas une heure dans la salle de bain.

Christian se força à sourire pour paraître moins déplaisant et pour ne pas l'entendre crier plus fort. Elle était entrain de lui casser les tympans, et il ne désirait pas devenir sourd. Dommage que sa fille n'était pas présente, au moins elle aurait pût faire en sorte que les deux adultes se calment. Elle était encore haute comme trois pommes, mais était capable de calmer n'importe qui, comme si elle était une soprano, criant plus fort que les bagarreurs.

-Je n'attendrai pas dix ans ta réponse, alors tu me suis, et ne rouspètes pas.

Avec l'impression qu'elle avait une inondation d'eau dans ses chaussures, Eva avait une énorme envie de crier. C'était une très agaçante sensation de devoir marcher en ayant une légère succion aux pieds, à chacun de ses pas. Christian semblait penser qu'elle faisait une crise parce que son joli tailleur était fichu, et bien....il avait entièrement raison, puisqu'il était complètement inutilisable maintenant. Ce vêtement, qui soit dit en passant, était l'œuvre d'un très grand couturier, il va sans dire, qu'il n'est vraiment nécessaire de mentionner, que son tissu devrait être traité avec le plus grand soin. De plus, Eva savait fort bien qu'il devait être nettoyé à sec. Une seule petite goutte d'eau pouvait abimer considérablement le splendide tailleur qu'elle portait pour la toute première fois, mais ce qui était encore plus bouleversant; c'était que ce vêtement unique avait été fabriqué exclusivement pour elle. Avec l'intention de répondre à son ami, sans pour autant, montrer ses crocs, elle essaya donc de dédramatiser la terrible mésaventure qu'il lui faisait vivre. Bon...bon, elle avait essayée, mais cela ne voulait pas dire qu'elle réussirait. Elle était tellement fâchée qu'elle n'arrivait même pas à ouvrir la bouche pour dire des choses positives. Se doutant bien, que ses propos pouvaient devenir plus choquants que bien autres choses, elle préféra se taire en regardant les automobiles passer très près d'elle. Heureuse de remarquer que Christian se gardait une petite gêne, à ne pas lui présenter les automobiles de trop près, Eva n'était quand même pas assez stupide pour le remercier pour sa délicatesse. Nonnnnnnnn mais, elle avait son orgueil, tout de même! Il n'avait pas hésité à la placer directement dans une mauvaise position, quand il avait vu le véhicule foncer en trombe sur elle. Bien sûr, qu'il lui avait sauvé la vie, mais à quel prix?

'' Sauvez la vie....sauvez la vie.....tu ne pense pas que tu exagères un peu là! Le conducteur m'aurais sûrement épargné, il devait déjà vouloir ralentir sa course quand il m'a vu au bord du chemin, j'en suis certaine. Cependant, je suis autant certaine, que tu t'es bien amusé à me placer directement là où il ne fallait pas. Bien oui...le conducteur ne m'a pas écrabouillé, comme tu le dis si bien, mais c'était presqu'un complot que tu as fait avec le l'automobiliste pour m'arroser juste au bon moment. De plus, sache qu'un teinturier ne peux rien pour mon joli tailleur, l'eau était le pire ennemi pour le tissus délicat avec lequel ce vêtement, à été fait. Et tu sais quoi! C'était la première journée que je le portais, c'est vraiment horrible.''

Sûrement parce qu'il s'était assez amusé, et non pas par bonté d'âme, Christian cessa son petit manège, et l'aida à remonter sur le trottoir, que LUI, n'avait jamais quitté. Eva était rassurée de se voir ainsi protégée des cinglés de la route qui continuaient à rouler comme de véritables fous du volant. Mais surtout, elle appréciait le fait que son tailleur n'avait pas eu à subir une autre intempérie, car jamais elle n'aurait été capable de retenir ses pleurs plus longtemps. Oui...oui, ses pleurs, car Eva était une personne assez sensible. Elle ne se montrait pas souvent découragée, ou même bouleversée par quoi que ce soit, mais là! Il ne fallait pas oublier que cet adorable petit morceau de linge avait été réalisé par un des plus grands couturiers et qu'allait-elle pouvoir lui dire lorsqu'il lui dirait qu'il ne l'avait jamais vu porter son œuvre.

C'était beaucoup trop difficile de rester en colère contre Christian, et elle lui fit un sourire lorsqu'elle l'entendit la nommer Cendrillon. C'était un de ses amis, et elle voulait se faire pardonner sa maladresse en l'invitant au restaurant, mais elle n'était pas du genre à passer par dessus touts les petits coups pendables que l'on pouvait lui faire endurer, et cela....ami ou pas. Remarquant que très près de l'endroit où ils étaient, il y avait un petit restaurant, mignon, mais sans trop de confort et de choix de plats dispendieux, elle entraîna son compagnon mouillé vers la vieille porte de cet établissement. Vis-à-vis l'entrée, mais à encore à quelques pas de l'enseigne du restaurant en question, maintenant assez visible pour eux, qu'il s'agissait d'une petite cantine à Hot-dog, elle lui lança un magnifique regard amusé.

'' D'accord, nous sommes quittes, je veux bien passer l'éponge sur notre petite querelle, si je peux vraiment appeler notre petite brouille ainsi. Tu n'auras pas à attendre dix ans après moi, puisque je sais déjà où on va se rendre pour aller manger. Regarde là-bas, tu dois bien avoir envie de manger un hot-dog ou deux, et puisque nous venons de conclure une trêve sur notre petite guerre, tu auras le droit à une portion de patate frites.''

Le doigt tendu vers l'entrée de la petite cantine, elle laissa la chance à Christian de faire les premiers pas vers leur destination. Il était l'homme non? Il fallait croire qu'il serait normal qu'il ouvre la porte pour lui faire l'honneur de la laisser entrer avant lui.

- Non, mademoiselle je sais tout, l'automobiliste n'allait pas ralentir sa couse pour te sauver la vie, tu sais pourquoi? Parce que LUI AUSSI TU L'AVAIS ARROSÉ! Et que toute personne normale voudrait te rendre la monnaie de ta pièce et plus encore. Et c'était bien un complot. Je lui ait envoyé une lettre à son domicile pour être absolument sûr qu'il allait passer à cette heure précise et à cet endroit en particulier. Je t'ai même suivit jusqu'ici tu ne trouves pas que c'est une drôle de coïncidence de me voir sur la rue à cette heure? C'est parce que je te suivais!

Christian s'agrandit les yeux pour user d'un stratagème qui lui avait toujours réussit: le regard psychopathe. Il l'avait utilisé dans quelques films, mais dans la réalité, c'était un regard qui marchait beaucoup mieux et donnait un fond de vérité à ce qu'il venait de lui dire. Ce n'était pas vrai, mais elle allait penser que oui, assurément. Quand on parlait de complot, elle mordait à pleines dents l'idée cette Eva! Le plus rigolo de la scène n'était pas le faux manège de l'acteur qui jouait au fous furieux avec la diva Longoria, mais c'était le tailleur. Mouillé, il ne semblait pas coller au corps comme tout autre vêtement normal. Non, il gonflait au contraire. Souriant à la vue de l'allure de la brunette, il était fier de lui, jusqu'à ce qu'elle veuille le diriger jusqu'au fast-food le plus près. Elle optait pour ce restaurant alors qu'il y avait un cinq étoiles à côté? Eva ne devait pas avoir envie qu'on la reconnaisse dans un restaurant chic. Des hots-dogs, pourquoi pas!

- D'accord, allez viens!

Il l'entraîna jusqu'au fast-food, la prenant par la main comme si elle était Emmeline, sa fille. En pensant à sa fille, il devrait arrêter au dépanneur avant de retourner chez lui pour lui acheter des framboises en gelée, comme elles les aimait temps. Regard en biais sur Eva qui n'avait pas dût penser qu'il serait heureux de manger dans un endroit pitoresque, il avait une idée en tête. Manger plus de dix hot-dogs et en emmener à sa fille aussi. Bien sûr, en laissant la facture à la demoiselle, il était galant, attention!

Eva laissa paraître un petit sourire en coin, en entendant les propos de Christian. Il ne croyait quand même pas qu'elle allait mordre à son histoire de complot avec un conducteur qu'elle aurait arrosé par mégarde. Il n'allait pas penser qu'elle était assez stupide, pour croire qu'ils avaient, tous les deux, convenus de se venger sur elle, puis allez jusqu'à la suivre pour être certain que la vengeance réussirait. C'était absolument ridicule comme façon de voir les choses, et s'il croyait qu'elle se laisserait prendre à son jeu, il la pensait beaucoup plus naïve qu'elle ne l'était réellement.

Son ami avait beau prendre un regard menaçant, il ne lui faisait pas plus peur pour autant, même s'il ressemblait à un gros crapaud galeux, faisant ressortir ses yeux de leurs orbites, elle savait bien qu'il n'était pas sérieux pour deux sous. Cependant, elle n'allait pas lui demander de confirmer ce qu'elle croyait, puisqu'il aurait très bien pût monter la voix de quelques coches de plus, et là...il aurait assurément réussit son coup, avec brio. Eva avait beaucoup de difficulté à entendre une voix quelconque se mettre à crier envers elle, c'était une épreuve qui la perturbait terriblement, au point de la faire pleurer. Et présentement, elle ne voulait surtout pas fondre en larme devant Christian, car même s'il n'était pas un homme méchant, il aurait pût facilement se sentir en force face à elle. Du moins....en force, sur le côté ‘’force’’ de caractère, pas qu'il pouvait éventuellement se servir de sa force physique pour s'en prendre à elle. Non... cela, elle savait que Christian ne ferait jamais une chose pareille.

Normalement, elle aurait prit en considération, que l'acteur aurait sûrement voulu qu'elle renchérisse sur le petit jeu, qu'il avait mit en œuvre contre elle, rien de bien monstrueux comme stratagème avec lequel il la taquinait, mais Eva avait plus d'un tour dans son sac, et elle était ravie de lui offrir que des hot-dogs à se mettre sous la dent. En fin de compte...c'était la vengeance la plus douce qu'elle connaissait, et jamais il n'allait se douter qu'elle avait l'intention de se moquer de lui. De toute façon, il n'allait pas être malade en mangeant que deux ou trois hot-dogs dans sa journée, puis...c'était offert avec bon cœur, tout de même.

Ce style de restaurant, pouvait très bien être un endroit agréable, mais qui n'offrait que des hot-dogs, hamburgers, et des frites, qu'elle savait bien grasses. Un repas de roi pour les personnes qui mangeaient n'importe quoi, mais en même temps, ce genre de repas pouvait être terriblement insultant pour un acteur du calibre de Christian Bale. Cela ne voulait pas dire, quelle pensait qu'il ne valait pas plus qu'une patate frite, mais puisqu'il venait d'être invité au restaurant, cela pouvait devenir assez dérangeant de se retrouver devant un repas si peu couteux, et surtout tellement peu enrichissant comme protéine. Du moins, elle souhaitait grandement que ce restaurant, n'offrait que ce style de cuisine, car elle aurait été bien déçue qu'il puisse se rassasier devant un autre genre de menu.

'' Oui, je viens avec toi...je te laisse l'honneur de me guider jusqu'au restaurant, tu voudras sûrement m'ouvrir la porte pour que je puisse être la première à entrer. Vraiment notre malentendu m'a ouvert l'appétit. Hummm...on peut déjà sentir la bonne odeur de graisse jusqu'ici.''

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